La pratique de Thomas Van Reghem est étroitement liée à la notion de passage, de déplacement, associé à une situation géopolitique complexe. Elle superpose sculpture, vidéo, son et photographie dans des œuvres qui oscillent entre réalité et illusion. Collectant différent type de matériel au fils de ses voyages et performances, Van Reghem s'intéresse à ces pieces qui représentent des fragments de vie: des cendres de passeports, de la suie de cierge venant d'une église de la ligne de front ukrainien, les clefs de déplacés syriens, ukrainiens, libanais, ou Beyrouthiens. Il traite alors ces objets transcendantaux de manière organique, leur abstraction devient la représentation du passage d'une réalité à une autre, d’une déconstruction à une reconstruction altérée. L’artiste cherche à redonner une identité aux choses et trouve dans la visite de lieux et dans l'étude des puzzles qu’il réunis, le témoignage et l’empreinte de vies invisibles. Thomas Van Reghem expérimente l’inconnu possible, luttant contre l’opacité du monde matériel et humain. S’exprimant dans des sites abandonnés, il traite l’ombre et de la lumière intérieure, celle de notre condition à tous.
